Chez nous on dit : Il était une fois...
Chez eux on dit : A fost odatà …
                                                        Le « petit Robert » qui rencontra la musique
L’histoire ne commence pas comme un conte de fée… mais quoique ? Né à BRASOV et élévé par sa grand-mère aux alentours de TARGOVISTE en ROUMANIE (ce n’était pas le grand méchant loup cette grand-mère : recueilli par elle , vu les parents du gamin en instance de divorce), malgré une digne vie sans or et sans argent , elle avait réussi à lui trouver un accordéon, la chance de ses 6 ans et pour l’avenir de ce petit poucet !

Afin de pouvoir continuer à masquer les réalités qui étaient bien triste de sa vie en ROUMANIE dans les vapeurs d’alcool, un pauvre homme plus amoureux de la bouteille que de sa femme, avait laissé en gage à cette grand-mère, l’instrument acheté à son jeune fils qui se foutait de l’accordéon. Il lui fit donner le prix convenu ainsi le piano à bretelles se retrouva dans les bras de notre jeune futur musicien de demain qui sema  les notes comme les petits cailloux pour trouver son chemin.


Elle chantait comme toutes les vieilles femmes de là bas de vieux airs traditionnelles, Roberto écoutait, il trouvait  les mélodies sur le clavier. Jusqu'à ce que se soit juste. c’est à coups de cuillères en bois , sur les doigts et sur le dos pour marquer le tempo, et à coup de branches d’orties que la musique s’incrusta de manière piquante de bouche à oreille jusqu’à ce qu’il trouve le "LA".
Notre accordéoniste, qui dès sa naissance en 1967 à BRASOV avait été bercé par les chants d’église pentecôtiste. Il apprend mieux encore, lors de chaque célébration musicale presque en cachette quand les musiciens font la pause avec leur permission, il s’exerce sur des meilleurs instruments, il devient très demandé dès l’âge de 9 ans pour jouer à son tour en soliste.
Encouragé par son entourage, ses résultats, sa réputation grandit bien au-delà de BRASOV.
A travers le pays, il fera lui aussi le chemin des mariages, de la maison à l’église, de l’église à la maison  comme les anciens puis ira plus loin…
A la mort de sa grand-mère son père voulu qu’il rentre à 13 ans au conservatoire de la ville de BRASOV car en ce temps là en ROUMANIE un diplôme était nécessaire  pour avoir le droit d’exercer et cela même dans les restaurants.
A l’audition des enfants, il joua comme d’habitude autrement qu’un débutant. Ceux qui était dans la cour ont fini par rentrer à l’intérieur du conservatoire et l’audition se transforma en concert.
Quant aux professeurs du jury, ils déclarèrent qu’ils n’avaient rien à lui apprendre et lui ont conseillé de rejoindre un orchestre.
Ce fût l’orchestre «  DOINA » de l’usine des camions de BRASOV STEAGU ROSU.
Soliste Il débuta les concerts à l’étranger , invité dans de nombreuses tournées et festivals, la route du RROM passera pour lui en Turquie, Bulgarie, Allemagne,Belgique et en Suède durant cette période il joua également dans de nombreux restaurants.
Pour honorer un contrat à LONDRES en 1993, il a dû passer par PARIS et le destin a décidé... il y resta.

Il s’installa petit à petit en Ile-de-France et commença par manger du" hérisson" comme disent les manouches.
J’ai dit-il : dormi à gauche à droite, joué dans le métro, même si tu es une  « petite star » dans ta grande ville d’origine, quant tu débarque dans un pays ou tu ne connais personne, tu n’es plus rien. Grâce à ma musique, j’étais quand même quelqu‘un, j’étais moi !


La boite à frissons lui fit connaître ceux avec qui il allait poursuivre son petit « bonhomme de chemin » : il rencontre le groupe « TARAF DE L’EST » composé de musiciens français épris de la musique tzigane. Il se produit rue Gallande à Paris un cabaret du quartier latin.
Du métro ou il a débuté dans lequel les producteurs lui laissaient leurs coordonnées, il y a eu  peu de temps pour l’enregistrement de son premier disque. En 1995, par l'entremise d'un producteur il fait la connaissance d'Alain Jean Marie et avec Pierre Michelot, il participe à une séance de studio ou il enregistre le disque "AVRIL à Paris"de la chanteuse canadienne Jeri BROWN  d’ou  une vidéo fût produite . SEANCE STUDIO JERI BROWN

Un producteur lui posa une question à laquelle il répondit avec fierté : êtes vous tzigane ?
« je suis un Rrom, un tzigane, je ne peux pas dire que j’ai honte de mes origines non pas du tout !
Mais ce genre de question en Roumanie m’annonçait que des problèmes et des frustration. Là je n’avais plus peur, j’étais fier de dire qui j’étais, et ce qu
e je faisais. Ce producteur a dit quelque chose de formidable pour moi que ma musique n’était ni du jazz, ni du folklore, ni du classique et qu’un jour il faudra inventer un bac «  ROBERTO DE BRASOV ». Roberto expliquera alors au producteur que lui ne considérait pas sa musique comme tzigane, il rajouta « je suis accordéoniste avant d’être Rrom; que l’on soit juif, breton ou algérien, cela ne change rien à la musique si elle est belle, si elle est bonne »
« Demande-t-on à GALLIANO, AZZOLA ou AZNAVOUR de donner leur origine sur leur musique ? Même si je ne leur ressemble pas  elle me sort des tripes et du cœur.

Vous savez ma musique elle ne vient que de moi car elle ne peut venir de « nulle part ailleurs » ! le gamin pauvre de Roumanie que j’étais n’avait pas les moyens d’écouter, de s’acheter des disques et donc de s’inspirer de la musique des autres, sauf de ma grand-mère bien sûr.

« PRIMA IUBIRE » ("Premier amour") son premier album (production Michel Pagiràs / Al Sur) sa carte de visite sera enregistré en 1996 d’un trait sans un mot entre six complices, chacun d’un autre pays du monde .

En deux heures, le second disque « l’Odeur du Vent » enregistré en 1998 avec le violoniste turc Nedim Nalbantoglu; leur duo inspiré fait encore regretter aujourd’hui à beaucoup de mélomanes .Ces vibrations de leurs ondes sensibles à l’époque ou nous a quitté le grand Stéphane Grappelli, les ayant invité  à jouer avec lui, il n’a pas pu le faire «  ayant rejoint trop tôt le paradis du jazz ».
Avec Nedim,  Roberto a enregistré pour le musée national des Arts et tradition Populaire (MNATP) un concert dans la catégorie musique d’aujourd’hui.Celui-ci l'invite a participé à l'enregistrement de son disque "Muzik Akime Attir" ("A qui appartient la musique").

De ciel couvert en éclaircie parisienne de 1994 à 1997 à la direction musicale du cirque « ROMANES » d’ou il est "l’un des cinq piliers fondateurs".Ici il a carte blanche et il n’a pas l’obligation de jouer la musique folklorique... J’étais content car je pouvais improvisé , joué tout ce que je voulais. Il suffisait que je regarde quelques minutes les numéro du cirque pour trouver la musique le mieux adapté afin de toucher le public.

La musique en liberté , l’improvisation, c’est le péché mignon de Roberto, chaque note comme des « perles de crystal » brillent à l’instar des raies de lumière du sombre chapiteau, pas comme dans le restaurant de la Métropole touristique des Carpates ou un inspecteur de la musique, pendant Ceausescu, l'avait pris en flagrant délit d'improvisation personnelle.

Le 22 septembre 2002, la 14ème  édition à TULLE des "Nuits de Nacre" le festival d’accordéon a choisi Roberto comme « FIL ROUGE » , il a donné le coup d’envoi. avec TARAF d'Ile de France et pour ces trois jours épileptiques de ses compositions  "il a su mettre le public en trans" ont dit Jeremy MORJANE et Eric DONZE du quotidien « La Montagne ».
Avec son quartet il a partagé tous les bonheurs de l’improvisation avec son invité Daniel COLIN et ainsi que Patrick SAUSSOIS.
Quelques jours plus tard ce fût l’album « LE SWING DES CARPATES» (chez Bouda Musique) CD enregistré à Gennevilliers, rythmes nomades, jazzy, valses, musettes ou la sortie de ce disque se fêta au NEW MORNING le 25 septembre 2002.

En 1998 Roberto réalise son projet « une idée de 1993 » avec Jean Yves TREIBER et Jean Patrick HELARD, ce rêve d’apprendre aux français la musique d'oreille sans partitions, qu’il accompli au travers de TARAF Ile de France, un ensemble « à géométrie variable » d’une vingtaine de musiciens.
Composé de musiciens français rompus à d’autres répertoires (musique classique occidentale, musique des traditions orales) le Taraf est avant tout un gageur. Il s'agit de regrouper ces instrumentistes lors de fructueuse séances de répétitions pour en faire  un orchestre de musique traditionnelle balkanique et particulièrement tzigane de Roumanie pour convaincre les oreilles des plus aguerries dans ce domaine.
C’est un orchestre unique dans son genre tout au moins en Europe Occidentale. Il doit sa naissance au Concours de partenaires : le centre des musiques et danses traditionnelles en Ile de France et l’Ariame Ile de France, MJC Ris Orangis et s’est produit à Nice, au festival des nuits des Nacres à Tulle,  au festival des musiques et danses traditionnelles de Ris Orangis, à Villeneuve d’Asc, à l’institut d’urbanisme de Paris, au festival Planète Musique et bien d’autres lieux encore. A l'issu de ce projet le disque "FIGURI EXPRESS" est né.

D’Edith Piaf à Paolo Conte « en passant par la Lorraine » et d’autres lieux de musique il a tracé sa route aux pieds nues, jusqu’aux « bottes des sept lieux ».Le petit Robert est devenu grand par sa musique hors du temps mais son chant intérieur, créateur ne vit que une musique qui n’est ni d’hier ni d’aujourd’hui mais de et pour toujours.